50 millions d’habitants en « insécurité alimentaire», dont 17 millions d’enfants. Ces données ne proviennent pas d’un pays pauvre subsaharien ou asiatique mais des Etats-Unis, la première puissance économique mondiale.
Sur une population totale de 315 millions d’habitants, 17 millions n’ont pas pu se nourrir « par manque d’argent ou d’autres ressources » pendant une journée complète au cours des trois derniers mois. À ces chiffres incroyables s’ajoutent 33 autres millions d’américains qui souffrent de « déséquilibres alimentaires », faute de ressources financières encore une fois.
Ces statistiques émanent du département US de l’Agriculture (septembre 2012). Les citoyens en « très basse sécurité alimentaire » ou en « déséquilibre alimentaire» – comprendre la faim - représente 16,4% de la population à la fin du mandat de Barack Obama. Un pourcentage qui a fortement augmenté sous l’administration Bush (2001-2008). En 2011, Le Supplemental Nutrition Assistance Program (SNAP, « Programme d’aide supplémentaire à la nutrition »), a distribué son plus grand nombre de bons alimentaires depuis sa création en 1939.
Le 1e exportateur de produits agricoles compte des millions d’affamés
Si l’on considère que depuis la Seconde Guerre mondiale, et notamment les accords de Bretton Woods (22 juillet 1944), les Etats-Unis sont devenues la première puissance économique mondiale, cette conjoncture est sidérante. De cette économie florissante, une force agraire considérable s’est développée ces soixante dernières années. C’est aujourd’hui la première agriculture mondiale, ex-aequo avec l’Union Européenne.
Sur le site internet de la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, une « carte interactive de la faim » existe, les pays du Nord ne sont même pas référencés. Une suffisance bien trompeuse. Avec plus de 15% d’américains dans la très pudiquo-politique situation « d’insécurité alimentaire », les Etats-Unis se place au côté du Pérou, la Namibie, l’Ouganda ou encore l’Ouzbékistan dans ce triste classement.
PLUS D’1 MILLIARD DE TONNES DE DENRÉES ALIMENTAIRES PAR AN À LA BENNE
Si l’on se doit de tenir compte des hausses du prix des matières premières alimentaires et de la crise économique globale, d’autres facteurs expliquent cette situation. En 2011, le gaspillage alimentaire a atteint un record mondial. Un tiers des aliments produits sur la planète pour la consommation humaine, soit environ 1,3 milliard de tonnes, est perdu ou gaspillé chaque année, selon un rapport de la FAO.
Si cet effroyable gâchis « s’équilibre » entre les pays riches et les régions en développement (respectivement 670 millions et 630 millions de tonnes), l’Amérique du Nord et les USA restent toujours aux premières places. Chaque consommateur jette entre 95 et 115 kg de nourriture par an. Sur les 215 millions d’américains qui mangent à leur faim, cela représente 22 575 000 000 tonnes de nourriture par an, les chiffres de la restauration à l’échelle du pays doivent être encore plus choquant. Cette manne alimentaire qui se fait silencieusement précieuse, disparaît au détriment des 50 millions sinistrés de la faim étasuniens.
LE PRIX NOBEL DE LA PAIX 2009 CHAMPION DE L’ARMEMENT 2011
Barack Obama, le très surprenant Nobel de la paix 2009 « pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationale entre les peuples », et son administration, ont fait littéralement exploser les dépenses militaires du pays. La sécurité n’a pas de prix depuis 09/11. Pas sûr que ce soit le discours des 16,4% d’oubliés. De 621 milliards de dollars en 2008, le montant s’élève à plus de 711 milliards de dollars en 2011. Les 125 milliards annuels consacrés aux militaires à la retraite ne sont pas inclus.
Le Washington d’Obama, qui promettait des avancées sociales historiques en 2007, a entièrement voué son économie et le budget de son pays au Pentagone. Ce dernier justifie son budget 2012, en hausse, de façon martiale. Il est nécessaire que « des forces militaires, prêtes à se concentrer soit dans les guerres actuelles, soit dans de futurs conflits potentiels ». De même qu’il faut « investir dans une innovation scientifique et technologique à long terme pour assurer que la Nation ait accès aux meilleurs systèmes de défense disponibles au monde ».
La faim aux Etats-Unis, dont la terre est ironiquement le jardin de Monsanto Company, leader sur le marché des OGM, amènera de la colère sans raisins.